Freyming et Merlebach, qu’en reste-t-il ?
C’était en 1966, une époque où Merlebach était encore une
ville florissante et que toute la population vivait de la mine.
Je descendais du bus à la gare routière près du kiosque, qui
est toujours là, et remontais une longue rue escarpée, ce devait être la rue
des Houillères, à pied avec mon accordéon sur mes petites épaules frêles. J’allais répéter chez M. Dolanc. Par tous les
temps, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige j’empruntais ce chemin une fois
par semaine.
Depuis le quartier s’est littéralement métamorphosé. Les
mines ont fermé. Les mineurs touchent maintenant le congé charbonnier. Ce
peuple laborieux n’a pu transmettre ses valeurs , ni son savoir-faire…(un livre pourrait y être consacré !)
Certaines habitations ont été rasées, celles qui restent ont
été relookées, mais je les trouve tristes, très tristes… malgré les couleurs
pastel. Tout a l’air uniforme…
Récemment j’ai emprunté une de ces rues longues pour me
rendre à l’hôpital de Freyming, lui aussi restructuré…
Et là, j’ai laissé ma voiture emprunter des routes latérales
pour me replonger dans l’ambiance des années prospères.
Ce quartier a gardé un certain cachet, les petites maisons
ont encore du charme.
Si des portes en PVC ont remplacé les vieilles portes en
bois, il reste encore de nombreuses traces du passé : les soupiraux par
lesquels on pelletait le coke destiné au chauffage, les petites marches, les
toits à deux pans, les tuiles rouges…
Merlebach ! J’aimais
cette petite ville avec ses petits commerces, ses magasins de musique, son
vieil hôtel de ville, son musée… Je la trouve impersonnelle aujourd’hui, rien n’invite
à y déambuler. La rue principale semble sinistrée.
Son musée a été fermé, sa mairie en pierres de taille détruite... Sa vie trépidante
a fait place à de la morosité.
Si on a pu sauver ces petits quartiers de Freyming de la destruction, pourquoi
n’a-t-on pas réussi à sauver d’autres monuments du patrimoine à Merlebach ?
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