Ils étaient 24 passionnés d’histoire locale à répondre à l’invitation de Confluence - société d'Histoire
de Sarreguemines et environs- pour découvrir à
Hellimer, une des dernières maisons à pan de bois
de Moselle datant de 1716.
Guidés par Mme Becker, l’actuelle propriétaire de la
« Maison Bonert », les visiteurs ont été séduits par le bâtiment dont
la restauration a débuté en 2000 au lendemain de la tempête Lothar.
La maison est de dimension modeste : une pièce tout en
longueur séparée de l’étable et de la grange par un vestibule. La grande pièce
se compose de la cuisine qui donne sur l'arrière et de la « Stube » qui a des ouvertures sur l'avant.
Il est à noter qu’un four à pain occupe une place centrale.
Au-dessus de la hotte au premier étage se trouve le fumoir, le torchis dans ce
fumoir est d’origine.
L’appentis qui prolongeait la grange n’a pas été conservé.
Le sol de la cuisine et de l’entrée est couvert de tommettes
rouges de même facture que les anciennes. Dans la « Stube » un
plancher posé sur lambourdes a été posé. La propriétaire a installé un lit
lorrain dans l’angle, une chaise en bois ressemblant à un trône occupe le coin
opposé et une petite chaise basse occupe un petit espace près de la porte.
Cette porte
« noble » la seule d’ailleurs qui ait été travaillée. Les autres
portes sont rudimentaires. Celle qui ferme le vestibule à l’arrière possède
encore de belles ferrures.
Les poutres sont d’origine, celles trop vermoulues ont été
remplacées par des poutres anciennes en meilleur état.
Les poteaux de cette construction reposent sur des sablières
(grosses pièces de bois) posées à même le sol.
La ferme très abîmée a été restaurée comme il se doit. Pour
refaire les fondations il a fallu démonter la couverture et les remplissages
extérieurs puis étayer la structure. La semelle est en béton et en chaux.
Pour le remplissage des pans de bois, le torchis (argile,
paille et sable) était appliqué sur des claies de lattes tressées.
Mais Mme Becker nous explique qu’un torchis d’une autre
nature a été employé ici : on a bourré les murs de chanvre, sable et
chaux.
Les tuiles en queue d’aronde
ont été commandées et les Monuments Historiques ont souhaité que les
traces de doigt qui y figuraient autrefois y soient, lignes creusées devant
faciliter l’écoulement de l’eau.
La façade est intéressante par ses éléments
décoratifs : la croix de St Andrée insérée dans un losange de fécondité,
la chaise curule, le poteau sculpté avec la croix, la niche du saint, la date.
L’Estrich,
Des sculptures de plâtre admirablement conservées.
La dalle entre le rez-de-chaussée et le premier niveau est
constituée d’un torchis de béton et de plâtre coulé sur des lattes. La face
inférieure est décorée de symboles religieux et de motifs floraux.
Ces moulures
sont rares. Dans très peu de maisons à pan de bois on peut encore les voir.
Vraisemblablement elles n’ont pas toujours résisté aux
travaux de restauration vu leur friabilité. Et peut-être les a-t-on supprimées
par ignorance.
« Estrich », un peu d'étymologie…
C'est un terme qui vient de l’
althochdeutsch « estrih » du grec « ostrakon », en latin
« astracum » , il s’agit du revêtement des sols, mais en Suisse, ce
terme représente le revêtement des plafonds. Ostrakon signifie « tesson de
poterie, ou éclat de calcaire » Finalement on peut en déduire que
l’Estrich est une forme de revêtement en argile ou en calcaire. Une carrière de
calcaire se trouvait non loin d’Hellimer à Altrippe, on peut supposer que le
plâtrier a dû s’y approvisionner.
Dans la cuisine, un bel escalier en bois, escalier de
meunier, mène à l’étage où se trouve une chambre à coucher.
La maison est coquette, de jolis rideaux crochetés décorent
les fenêtres, la maison bien qu’ancienne est très fonctionnelle.
Elle semble très haute côté pignon.
A l’arrière Mme Becker a conservé un potager qui donne sur
les champs. Un cadre qui invite à la rêverie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire