Une bouche de mine inexploitée se visite encore. 35 pesos l'entrée, ce qui peut paraître cher pour un autochtone.
Du XVe au XVIe on se contentait de chercher le minerai qui affleurait.
De 1557 à 1760 première étape de son exploitation par les indigènes.
De 1761 à 1810 époque faste où on produit ici les 3/4 de le production mondiale.
Pendant une bonne demi heure , un guide nous emmène dans l'antre aseptisée de ce lieu, par des marches qui descendent une orner de 45 degrés, en lacets sur un dénivelé très raide de 60 m, déconseillé aux claustrophobes. Des cordes faisant office de rampes facilitent la descente.
Aujourd'hui la mine est propriété des Chinois, après avoir été aux mains du gouvernement mexicain, des Canadiens, et plus tôt encore des Espagnols. Après la révolution mexicaine, la mine fut fermée, puis réouverte en 1968 sous forme de coopérative qui exploitait l 'or, l'argent, le nickel et le plomb.
Dans la galerie, on voit à deux endroits des statues d'ouvriers. D'abord un mineur aux torse et pieds nus portant une lourde charge. Sous l'occupation espagnole, le mineur travaillait 14 h par jour et gagnait 12 centimes de pesos ou 8 reals par jour et souvent vers 35 ans, il mourait en raison de la pénibilité de son travail (présence de plomb dans l'air, charges, poussières ). Ses poumons étaient silicosés.
Plus bas, deux mineurs figés , accroupis manient le pic rappellent l'étroitesse des passages. À deux places se vouent aussi des perforateurs de roche : on forait, introduisait l'explosif, humidifiait l'endroit, puis faisait sauter la paroi pour extraire le minerai. Si dans les mines françaises, c'est Ste Barbe qui protège le mineur, à Guanajuato c'est Saint Cayetano. Sa statue a été introduite sur le parcours. Celle de la Vierge fait aussi partie du décor.
Il est aussi question au cours de cette visite de la qualité du minerai, des proportions de ses composantes. Il faut séparer le plomb de l'argent. Il faut que la teneur en argent de la roche soit égale ou supérieure à 50% pour que le filon soit rentable.
Si l'ouvrier continuait à vivre dans la pauvreté, cette richesse à néanmoins contribué à enrichir une catégorie sociale qui a fait édifier des églises prestigieuses comme celle de San Cayetano qui domine le site de Valenciana, mais aussi. des résidences luxueuses...
Comme la visite se faisait en espagnol, je n'ai pas tout saisi mais le contenu des explications était riche.
Ceux qui ont pu visiter l'endroit autrefois regrettent qu'on ne puisse plus descendre avec les transports réservés aux mineurs. Le circuit nous laisse sur notre faim : on ne fait que descendre et remonter des marches. Je m'attendais à entrer dans un labyrinthe, à voir des berlines, mais non, rien de tout ça. Un film sur le travail du mineur aurait pu illustrer cette visite. Pour une Ville classée au patrimoine, je pense qu'ici les fonds n'ont pas été utilisés à bon escient. Le matériel pédagogique plutôt rare existant aurait mérité un coup de neuf, notamment les photos, les panneaux explicatifs, les maquettes...
A la sortie du site, on voit beaucoup de boutiques où se vendent des bijoux, des minerais comme l'améthyste, le jade... l'accueil est sympathique, peu insistant.
Nous décidons de remonter la rue vers l'arrêt de bus, non sans avoir visite l'église San Cayetano qui domine.
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