jeudi 12 octobre 2023

(12 octobre) Sur les trottoirs de Luanda.


 Si les trottoirs des ambassades sont de belles allées pour flâner, il en va tout autrement dans d’autres rues de la ville de Luanda.

                 Très souvent ce sont des odeurs pestilentielles des énormes poubelles vertes qui vous agressent. On peut vite être écoeuré, que ces conteneurs soient bondés ou vides. Et il faut veiller à regarder ses pieds, car souvent il manque des pavés ou il existe de gros trous qu’on n’a pas rebouchés et où s’accumulent des papiers ou d’autres déchets. Le travail de l’éboueur doit être très pénible ! Ici un homme vêtu d'habits récupérés inspecte les poubelles.



           Les gens jettent leurs reliquats de nourriture, les plastiques et papiers sur le trottoir, « Quelqu’un est payé pour les ramasser. » Voilà ce qu’on se dit ici. L’éducation à l’environnement n’est pas à l’ordre du jour. Le tri et la propreté sont des notions qui n’ont pas encore atteint le pays, comme c’est le cas dans bien d’autres pays africains.
            Devant l’hôpital en face duquel je séjourne, je constate chaque matin que les trottoirs sont envahis par les immondices, c’est là, assis par terre que les gens attendent l’ouverture du portail de l’hôpital. 




Ils sont aussi nombreux à s’envelopper dans un drap et à dormir là, la nuit ! Incompréhensible :  veulent-ils être les premiers à entrer le matin ou restent-ils là parce qu’ils sont inquiets pour leurs proches hospitalisés ? Je n’ai pas osé les photographier la nuit par décence…

         Sur les trottoirs aussi, des sentinelles veillent, et quand on veut se garer, comme il n’y a pas de parcmètre, on fait garder sa voiture par une personne à qui on donne 500 kwasas (50 cts) pour la peine. 

Je suis aussi sidérée par le nombre de gardiens qui occupent jour et nuit les trottoirs, ils sont devant les quartiers sécurisés, les hôpitaux, les banques, les ambassades, les bureaux administratifs…Ils font office de vigiles et de portiers.

Sur les trottoirs devant l’hôpital on assiste la nuit à des scènes inédites : des prédicateurs en t-shirt et jeans hurlent des phrases que des Angolaises répètent en criant, à genoux, ça peut durer 30 minutes, et de la voix ils en ont. Et personne ne s’avise de les déloger. Incompréhensible pour nous Européens.

Parfois aussi on entend hurler sur le trottoir quand un proche vient de décéder à l’hôpital… On s’exprime à toute heure du jour ! La nuit toutes ces voix sont amplifiées, alors on met la clim ou le ventilateur en route pour ne pas les entendre.Un jour, en passant près du Palacio de Ferro, j'ai vu un ado lavant son visage dans l'eau du caniveau.




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